Devenez riche, de Ramit Sethi

Devenez riche !

Thème : Gestion de patrimoine / Investissements

Titre : Devenez riche ! – Titre original : I will teach you to be rich

Auteur : Ramit Sethi est un jeune entrepreneur américain qui a notamment co-fondé PBwiki, un site qui propose des services d’échanges et de collaboration online, permettant par exemple à des universités de mettre en place des lieux d’échange pour les élèves d’une même filière. C’est une porte ouverte sur le « cloud computing », dynamisé il y a quelques années par l’ingénieux Steve Jobs.

Riche
Devenez riche !
Photo de Terra Nova Fondation

Ramit partage aussi régulièrement conseils et analyses sur les bons gestes quotidiens pour gérer au mieux ses finances, les faire fructifier et ne pas commettre les erreurs ultra-courantes qui rendent le monde des riches inaccessible à beaucoup. La grande fréquentation de son blog est la preuve de l’intérêt actuel pour ce sujet ainsi que du bien fondé des excellentes idées prodiguées. Des achats quotidiens à l’investissement en bourse, il y en a pour tous les goûts et l’on est très loin du langage économique très technique utilisé parfois qui rebute les non-initiés ! Le livre est d’ailleurs sur la même longueur d’onde, accessible à tous et surtout chacun pourra faire rapidement des progrès.

Date de parution : 2009, la version US a d’ailleurs fait la course en tête des ventes comptabilisées par le New York Times

Nombre de pages : 260 pages

Temps de lecture : 7h – version anglaise !

L’idée en moins de 60 mots : Tout le monde peut devenir riche ! Du désendettement à l’achat d’une maison ou d’une voiture, en passant par l’automatisation de ses investissements, tous les aspects de la gestion quotidienne de ses finances sont améliorables. Ramit nous livre ses conseils avisés et concrets pour optimiser ses achats, ses économies et ses dettes dans un programme de 6 semaines.

3 meilleures citations :

« La méthode des 85% : se lancer est plus important que de devenir un expert. »

« N’importe qui peut être riche – la question est uniquement sur le sens que cela a pour vous. »

« Quand vous repensez à l’année dernière, qu’est-ce que vous avez accompli d’important pour les autres ? Qu’est-ce que cela sera pour cette année ? »

Notes :

Facilité de lecture : 9/10 (version anglaise, mise en page très agréable, avec des encarts types magazines, des doubles pages d’avis d’autres blogueurs et un récapitulatif des principales étapes en fin de chapitre. Les caractères utilisés ainsi que les figures sont également très appréciables.)

Dans la tendance actuelle : 9/10 – clairement dans la mouvance des thèmes qui reviennent en boucle aujourd’hui, avec la gestion de plus en plus personnalisée de son argent, les banques en ligne, les bons plans pour faire des économies,…

Pertinence / Originalité des idées développées : 8/10 – on retrouve beaucoup de conseils parfois évidents au début puis plus avisés et techniques par la suite, mais globalement l’idée est de franchir le pas des méthodes proposées. L’entendre dire par un auteur reconnu n’est donc pas inutile et peut clairement donner envie de se lancer.

Applicabilité des conseils : 8/10 – beaucoup de conseils éprouvés et très concrets, comme le choix de sa banque, la négociation des frais bancaires avec des mises en situation réelles et les arguments pour, ou encore comme la préparation financière à un mariage ou à l’achat d’une voiture.

Note globale : 8,5/10

3 actions retenues :

  • Investir son argent en bourse n’est pas un long chemin tortueux et dangereux. Il est possible de choisir rapidement et efficacement ses choix d’investissements, voire même d’automatiser ces étapes pour ne pas perdre de l’argent à cause de l’inflation. Le but est de consacrer un minimum de temps et de vivre cela sereinement tout en optimisant au mieux son capital – la bourse génère les meilleurs rendements, en moyenne 8-10% de retour annuel.
  • Tout le monde peut rapidement (re)prendre le contrôle de ses finances en appliquant des principes simples, comme la méthode expliquée plus loin de répartition de ses revenus, utile même si l’on suit déjà avec attention ses dépenses.
  • Démarrer c’est déjà une petite victoire, alors commençons déjà par franchir le pas des actions que nous voulons mener et la suite découlera logiquement. Imaginer toutes les barrières à la réussite est une étape que l’on oublie vite lorsque les choses sont lancées.

Synthèse :

Dans son appel à la prise en main – par les cornes ! – de ses finances, Ramit Sethi prend le temps de nous convaincre d’avancer sur toutes les étapes qui mènent à la richesse, si tant est que l’on a défini avant ce qu’« être riche » signifie à nos yeux. Cette richesse y est d’ailleurs largement désacralisée, à la fois en avançant que les riches sont bien plus souvent ceux qui ne dépensent pas à tout va en hôtels de luxe, restaurants chics et belles voitures de dernière génération. Et ce sont aussi ceux qui gèrent avec doigté leurs finances (revenus et dépenses) sans attendre la quarantaine pour démarrer ses investissements, car alors les résultats seront bien moindres qu’une prise de conscience dès l’entrée dans la vie professionnelle et/ou avant d’avoir 30 ans.

En 6 grandes étapes, réalisables en 6 semaines selon l’auteur, la méthode proposée est accessible pour tous.

Etape 1 : se désendetter

Le bouquin étant d’origine américaine, il est ici largement question de dettes et de cartes de crédit. Cela nous concerne aussi. L’idée générale est de faire une 1ère mise au point sur l’argent que l’on doit à la banque, à des amis,… pour déterminer les emprunts/dettes les plus urgent(e)s à rembourser. Les frais sont évidemment très élevés, souvent autour de 15% pour les découverts, mais cela peut très vite grimper pour les dettes importantes ! Investir avant de rembourser des taux d’emprunts supérieurs à 10% paraît donc malvenu. Cela n’est pas toujours le cas. Pour des taux d’intérêts faibles (inférieurs à 5%), le remboursement n’est pas forcément la priorité d’une bonne gestion financière. On pourra facilement obtenir plus de revenus en « coupant la poire en deux » : 50% de remboursements et 50% d’investissements (Plans d’Epargne, bourse,…).

Globalement on retiendra que les mensualités de prêts les plus élevées et la part des apports la plus forte permet d’éviter de « donner » trop d’argent aux banques prêteuses. Et lorsque l’on s’attaque au remboursement de plusieurs emprunts, arriver à bout d’une 1ère dette est mentalement très important pour continuer sur la lancée plutôt que de rembourser un peu de toutes ces dettes sans jamais en voir la fin.

Etape 2 : ne pas permettre aux banques de s’empiffrer sur votre dos !

On le sait aujourd’hui et notamment depuis la crise de 2008, les banques sont frileuses – les clients aussi ! – et les frais bancaires augmentent à vue d’œil, en particulier pour les situations parfois récurrentes mais sortant du cadre des contrats comme les découverts, les dépassements d’autorisation de découvert,… Le but de cette 2ème étape est donc d’éviter de « se faire plumer » par les banques qui obtiennent une partie non négligeable de leurs revenus grâce à des petites erreurs qui nous coûtent beaucoup.

La 1ère démarche consiste logiquement de se tourner vers sa banque et d’y éplucher les frais, tout en les comparants à d’autres organismes similaires. Vient alors le moment de la négociation avec son banquier, en particulier si l’on a une relation durable avec sa banque, pour réévaluer les plafonds de découverts, de retraits, les frais exceptionnels de manière à dépenser le moins possible dans ce que l’on peut appeler des « dépenses rapidement remédiables ».

Une autre possibilité peut être de changer d’organisme bancaire. J’ai pour ma part une démarche de ce type en cours, étant donné que je me rends très rarement à mon agence bancaire, qui est pour moi plus une contrainte qu’un avantage. M’orienter vers une banque en ligne était donc une idée qui trottait depuis longtemps dans ma tête et j’ai voulu tenter l’expérience avec un organisme international : ING Direct. Et j’ai été positivement surpris par la facilité de gestion, depuis la création du compte à l’utilisation quotidienne, ainsi que par l’accessibilité des conseillers par téléphone, avec des plages horaires assez étendues (du lundi au samedi, ce qui dépasse largement en heures les plages d’ouverture de mon ancienne banque). Une banque en ligne signifie aussi pas d’attache géographique, notamment pour le dépôt de chèque, que l’on peut faire depuis le monde entier par un simple envoi postal. Cette expérience étant récente est à approfondir. Cependant je suis déjà plutôt séduit par ce qui fait la force d’une banque en ligne : liberté, gain de temps, facilité et accessibilité.

Etape 3 : songer à investir

Même si notre situation financière n’est pas encore intégralement au vert, il n’est jamais trop tôt pour ouvrir un plan de financement. Surtout que ceux-ci ont bien souvent une durée minimale d’investissement avant de permettre un retrait des fonds sans frais exceptionnels : pour le Plan Epargne Logement (PEL), c’est 3 ans, pour le Plan Epargne Actions (PEA), c’est 5 ans,…

Que ce soit au sein de son entreprise avec un Plan d’Epargne Entreprise, ou auprès de sa banque en démarrant un Plan Epargne Actions ou simplement en ouvrant un Compte Titres avec 50€, c’est déjà une marche essentielle de franchie ! Il n’en sera que plus facile et plus accessible d’investir nos économies par la suite.

De plus ouvrir un plan d’épargne de ce type, cela signifie profiter d’une opportunité de revenus non négligeables grâce aux retours d’investissements offerts et plus encore cela permet bien souvent de bénéficier d’allégements d’impôts sur les bénéfices grâce aux coups de pouce de l’Etat. C’est le cas du PEL et du PEA notamment.

Alors qu’attendez-vous ? Prenez 2 heures grand maximum pour démarrer la route de la richesse !

Etape 4 : Mieux gérer ses dépenses…sans se priver !

On a évidemment à l’esprit toutes les propositions alléchantes de régime extraordinaire permettant de perdre 5 kg avant l’été SANS SE PRIVER. Rassurons-nous dans cette étape 4, cela fonctionne, preuves de Ramit Sethi à l’appui.

Le principe de base est d’organiser ses revenus en dépenses, sans pour autant atteindre le niveau de la budgétisation au centime près qui est très difficile à atteindre et particulièrement rébarbatif. Satisfaisons nous de la répartition suivante de nos revenus mensuels :

60% pour les coûts fixes et essentiels de la vie : loyers, nourriture, essence, matériel/objets de base, taxes,…

10% pour les investissements : Plans d’épargne, Livret A,…

20% pour les dépenses en conscience mais libres : on peut dépenser sans compter, dans les limites de cette « enveloppe », pour payer ce qui nous attire le plus (restaurants, fringues, sports, voyages,…)

10% d’appoint : pour tous les imprévus, les impôts « oubliés », les cadeaux

En adaptant quelques peu – mais pas trop ! – ce schéma de répartition des revenus, on peut rapidement et facilement obtenir un aperçu de ce qui fonctionne et de ce qui va moins bien. On peut même passer au niveau supérieur en retirant en liquide ces revenus mensuels et en les répartissant dans enveloppes pour les dépenses évoquées dans la répartition.

Un outil comme Mint ou son équivalent français Linxo permet un suivi « agréable » de sa gestion financière (dépenses, investissements, progressions,…). Il pourra donc s’avérer un précieux allié pour dominer ses finances !

Etape 5 : se libérer de sa vie de comptable…

Bien sûr ces différentes étapes sont d’abord une prise de conscience puis une mise en œuvre vers l’optimisation de son argent et cela prend du temps au 1er abord. A plus long terme cela n’est pas obligatoirement le cas ! On peut clairement automatiser une partie des tâches récurrentes voire même ses investissements.

L’idée est la suivante : en mettant en place des virements automatiques et programmés selon la date d’arrivée de sa paye, on pourra tout d’abord redistribuer ces revenus selon la répartition vue à l’étape 4, entre son livret A, ses plans d’épargne, son compte courant,… A voir comment on préfère fonctionner et organiser cette répartition, la liberté est ici le maître mot. De même il est préférable d’automatiser ses paiements avec des prélèvements automatiques ou encore l’envoi de chèque en automatique par sa banque. Enfin l’utilisation d’alertes SMS ou mails, souvent proposée par les banques aujourd’hui, est encore un moyen de ne pas jeter un œil à ses comptes toutes les 2h, en fixant certaines limites à ne pas franchir. Tout cela génère déjà un gain de temps considérable.

L’étape suivante est d’automatiser ses investissements. Le plus simple ici est de placer de l’argent sur ses comptes d’épargne. Mais investir en bourse de manière automatisée est également envisageable ! Si l’on fait le choix de diriger une certaine somme régulièrement dans des fonds d’investissements diversifiés et adaptés à un niveau de risque choisi, alors oublions l’épluchage d’entreprises dans lesquelles investir – décision plus risquée qu’un fond et bien plus chronophage ! Il existe des fonds à objectif 2020 par exemple qui vise la retraite à cette date et adaptent donc la répartition des investissements et le niveau de risque à cette date là. L’idée générale est de réduire le niveau de risque au fur et à mesure que l’on vieillit.

Etape 6 : Investir ou le guide du trader amateur

Toujours dans cet esprit de rendre accessible à tous ce qui semble au 1er abord plutôt complexe, Ramit Sethi nous propose 2 voies pour investir en bourse.

Le 1er choix est de se positionner sur des fonds d’investissements comme évoqué dans l’étape 5 – un exemple chez Natixis, en privilégiant les moins coûteux (moins de 1% de frais si possible), sans passer par un conseiller qui ne fera que rajouter ses frais à ceux-ci. Tout le travail d’achat-vente et choix des actions est gérée par les responsables des fonds. Ceux que nous imaginons en haut des gratte-ciels dans les quartiers d’affaires de New-York, Tokyo ou La City à Londres. Chacun ses compétences ! Grâce au retour annuel moyen de 8% (en prenant en compte l’inflation), la bourse vous offre un des meilleurs investissements possibles pour votre argent, si tant est que l’on parte sur un objectif de moyen/long terme – au moins 5-10 ans et si possible plus.

2ème choix : déterminer son propre portefeuille d’actions et de fonds, ce qui peut s’avérer plus risqué mais aussi parfois plus profitable et surtout plus personnalisable. Dans ce cas, le principe de base est de diversifier ses investissements. Exemple : ne pas tout miser sur des actions Eurotunnel, si celles-ci peuvent s’écrouler dans quelques années,…

Un économiste de renom, David Swensen, nous propose donc la répartition suivante. Elle a fait ses preuves puisque ce M. Swensen a obtenu un retour annuel moyen de 16%, soit environ le double du retour moyen de la bourse.

Devenez riche !

Modèle de Swensen pour les investissements

                Si vous en êtes arrivés là, logiquement votre gestion financière est très bien optimisée. Félicitations ! N’hésitez pas à partager vos expériences, vos difficultés, vos victoires dans ce domaine là.

Conclusion : Dans un domaine encore différent que ceux des bouquins précédents, I will teach you to be rich est encore une belle surprise de ce Personal MBA.

Etant déjà bien impliqué dans la gestion de mes finances, j’ai parcouru relativement rapidement les premières parties et mon intérêt s’est accru au fil des pages. Cependant même les 1ères parties apportent des éléments essentiels qui manquaient à l’optimisation de mon temps et de mon argent.

J’ai aussi apprécié la vulgarisation proposée par Ramit Sethi des investissements boursiers. Cela facilite clairement le franchissement de cette porte difficile d’atteinte pour beaucoup, dont moi. L’auteur nous laisse des opportunités. A nous de les saisir.

Les compléments apportés par d’autres blogueurs, comme par exemple celui de J. D. Roth, sont bénéfiques au message qui est véhiculé dans ce livre. Il offre une ouverture intéressante.

Petite critique : j’aurai apprécié un passage sur les banques coopératives ou les investissements solidaires à la mode aujourd’hui. Peut-être dans une édition future !

La réussite de ce livre tient principalement à l’étendue du public visé, très large, de celui qui ne met jamais le nez dans ses comptes aux investisseurs avertis qui cherchent des repères durables pour réussir dans la gestion de son argent et de son patrimoine.

Le mot de la fin : la notion de partage n’est pas oubliée et c’est tant mieux : que ce soit pour les bons conseils et les connaissances acquises à transférer à ses proches ou pour investir son temps / son argent dans des causes solidaires. On oublierait un pan entier de la richesse si l’on conservait uniquement l’objectif de profit financier !

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