La parole : prenez-la !

parole parler en public

Thème : Relations humaines

Titre : Comment parler en public – The Quick and Easy Way to Effective Speaking

Auteur : Dale Carnegie (1888 – 1955) est l’auteur de plusieurs livres sur le développement personnel et l’expression de soi dont Comment trouver le leader en vous et Comment se faire des amis – j’ai écrit dans les balbutiements de ce blog un article sur ce livre. Le succès des ouvrages de Dale Carnegie, de ses conférences ainsi que de sa méthode proposée dans l’Académie à son nom http://www.dalecarnegie.com/ sont encore d’actualité. Bon c’est vrai il aurait un peu usurpé son nom à Andrew Carnegie, un brillant industriel du début du 20ème siècle (Dale Carnegie se nommait en réalité Carnegey). Enfin vous l’aurez compris, Dale Carnegie ce n’est pas n’importe qui et son influence raisonne sur des décennies et des millions de personnes, dans le milieu professionnel tout comme dans la vie courante. Eh oui ces conseils sont clairement pour nous !

Date de parution : 1962 – édition lue : 1990

Ce livre est peut être un peu moins célèbre que Comment se faire des amis, qui s’est vendu à plus de 40 millions d’exemplaire dans le monde. Il n’en reste pas moins très instructif ! Et bien qu’hors de LA liste officielle du Personal MBA, il pourrait largement en faire partie à mon avis. A vous de voir si vous avez quelques zones d’améliorations potentielles en communication ou non !

Chacun sa méthode... (photo de Art Rock)
Chacun sa méthode de communication…
(photo de Art Rock)

Nombre de pages : 245 pages

Temps de lecture : environ 5h.

L’idée en moins de 60 mots : Comment être naturellement bon et à l’aise à l’oral sans s’exercer ? Globalement la méthode la plus efficace est la mise en pratique. Et l’application de quelques règles simples : parler de son expérience, illustrer un maximum, inclure des témoignages si possible, simplifier et surtout donner du cœur, de la conviction. Et enfin conclure avec des actions concrètes.

3 meilleures citations :

« La peur fait échouer plus de gens que n’importe quel fléau au monde. » – Emerson

« Il ne faut pas abandonner ni après une défaite, ni même après cent défaites. » – Lincoln

« Qu’aucun jeune n’ait crainte pour son avenir, quelle que soit la voie qu’il ait choisie. S’il travaille consciencieusement pendant chaque heure de la journée, il n’a pas à se soucier du résultat. Il peut être sûr de figurer un jour parmi les individus les plus compétents de sa génération, dans le domaine de son choix. » – William James

Notes :

Facilité de lecture : 9/10 (d’autant plus que la version française existe)

Dans la tendance actuelle : 8/10 – ce livre sera toujours dans la tendance, du moins jusqu’à que des robots nous remplacent pour tout ce qui est présentations à l’oral… Les témoignages sont ceux de stagiaires aux formations de Dale Carnegie, donc plutôt parlants. Bien sûr il faudra en remettre quelques uns à jour à l’occasion…

Pertinence / Originalité des idées développées : 7/10 finalement c’est simple de devenir un bon orateur…et les idées avancées par l’auteur ne sont donc pas hyper originales !

Applicabilité des conseils : 9/10 – vous pouvez pratiquer dès maintenant, tout de suite, dès qu’une discussion se propose à vous ! Alors qu’attendez-vous ?

Note globale : 8,3/10

3 actions retenues :

Mettre en pratique la capacité de prendre la parole, dès que possible, tous les jours, un maximum ! En effet en hésitant à parler en public, on s’enferme vite dans un cercle vicieux de crainte du regard des autres, de dire des erreurs,… Quoi de plus simple que de tester et de voir le résultat ? C’est en tous cas une excellente manière de progresser sur la confiance que l’on a en abordant une présentation à l’oral.

Ne pas penser à tout ce que l’on va dire avant d’intervenir. En effet y songer constamment est une des meilleures méthodes pour perdre en naturel et gagner en stress. Lors d’un tour de table par exemple, écoutons ce que les autres ont à dire plutôt que de ressasser ce que l’on voudrait dire, qui ne ressemblera d’ailleurs en rien à ce que l’on dira de manière bridée et figée si l’on persiste dans cette voie !

Une excellente technique pour progresser sur nos interventions impromptues est justement de les rendre préparées. Comment faire ? Durant les réunions qui n’en finissent plus ou à tout moment où nous sommes en écoute, il faut tenter de préparer une réponse à chacune des questions qui pourraient se poser et qui pourraient nécessiter notre intervention. On formulera ainsi un début de réflexion avec un ou plusieurs arguments, une illustration,… Les moments de passivité qui mènent parfois à somnoler en réunion seront ainsi remplacés par une écoute active où nous serons prêts à bondir sur une brèche qui s’ouvrirait à nous.

Synthèse :

C’est qui le patron ?

La 1ère étape pour faire passer un message, c’est de limiter la perte d’efficacité liée à l’émotivité. Des idées floues, une « personnalité limitée, effacée et incomprise » : tout cela efface une grande partie des arguments que l’on déploie malgré toute notre bonne volonté. Et pourtant tout bon orateur a sa dose de trac avant une intervention, « réaction naturelle qui nous prépare à affronter des circonstances inhabituelles ». C’est même d’ailleurs un vecteur de motivation et de dynamisme à travers l’adrénaline qui se déverse dans notre sang… !

Alors pour surmonter ce manque de confiance qui peut être fatal à une présentation ou même à une intervention orale quelconque, voici quelques pistes :

Le sujet doit si possible vous tenir à cœur et vous être familier plus qu’à votre public. Vous êtes donc certainement le/la mieux placé(e) pour en parler ! Pratiquons donc l’autosuggestion : les gens (le public) veulent qu’on les informe ou qu’on donne notre avis sur un sujet, car nous sommes les plus expérimentés dans le domaine. Alors pourquoi flancher ?

Pour les sujets préparés à l’avance, notamment un peu techniques et complexes à expliquer, il peut être très intéressant de tester son mode de présentation sur nos proches, nos amis,… : en abordant des bribes de sa présentation, on se met alors en situation réelle et l’on perçoit également le « retour du public » qui nous permet d’affiner nos choix de mots à employer, d’exemples appropriés, de mises en situation adéquates,… Bref de gagner en assurance.

Une communication claire et distincte est un travail quotidien. Alors exercer sa voix une peu chaque jour et notamment son articulation n’est pas du temps perdu. On en profitera là aussi pour faire grimper notre capital confiance en atteignant notre public à la 1ère tentative et non après quelques reformulations non gratifiantes.

Enfin un des meilleurs moyens pour être à l’aise lors d’une intervention est de maîtriser son sujet et même un peu plus. Pour y arriver on pourra utiliser des évènements vus ou vécus de notre propre expérience, on pourra intégrer des témoignages d’experts du domaine et surtout on cherchera à simplifier nos idées. Tenter mentalement d’expliquer ce sujet à une des personnes du public qui a le moins de connaissances dans le domaine peut être une des voies à suivre.

Du sang et des larmes…

On n’attend pas de vous une présentation froide, saccadée, méthodique,… Ce que les gens veulent, c’est du « sang et des larmes », du vécu, de l’émotion. Transmettez donc toute votre conviction dans vos paroles, donnez du cœur à votre présentation, soyez-vous-même. Votre enthousiasme doit être contagieux ! Si vous aimez l’humour, tentez quelques moments d’autodérision par exemple ou détendez l’atmosphère avec un fait divers un peu loufoque, connu de tous.

Lâchez du lest

On dit souvent qu’on ne retient que 20% du discours d’une personne, sans informations visuelles ou auditives associées. Alors si l’on veut exagérer au maximum ce rendement du message transmis, mieux vaut aller à l’essentiel et se limiter à l’idée principale, dans le temps imparti qui plus est. Il y a en effet rien de plus ennuyeux qu’une présentation sans relief qui en plus déborde sur son planning… Adaptons donc notre message au public concerné – il est d’ailleurs mieux de le connaître à l’avance, de savoir ses attentes,… – et utilisons un maximum les idées imagées, les démonstrations pratiques, en faisant référence aux gestes de la vie de tous les jours.

Une intervention qui marque les esprits est une intervention qui sort du schéma « intro-partie 1, partie 2,…-conclusion » debout derrière son bureau. Associer des mises en pratiques ou des démonstrations par la pratique permet d’associer une idée à une image dans sa mémoire. D’où un impact plus fort dans le temps !

Dans la vie ?

Alors on s’y met ? Tout de suite ? Effectivement rien ne sert d’attendre pour se rendre compte que notre peur de prendre la parole et de développer une idée nous barre complètement la route… Alors en toute occasion, il faut tenter l’improvisation au maximum, de manière à créer en nous les bons réflexes, les bonnes directions à prendre lorsque cela sera nécessaire. On peut par exemple s’exercer entre amis, en tirant des sujets (marrants si possible…enfin je dis ça pour vous !) et en tentant une improvisation autour. Le mieux serait même d’aller vous inscrire au club d’impro le plus proche de chez vous en fait… J

Il ne faut pas hésiter à intervenir, lors de sessions de questions durant une conférence par exemple, pour sentir le plus fréquemment cette sensation d’être écouté et de devoir employer une diction claire et précise pour se faire comprendre du plus grand nombre.

On lâche rien… (je n’ai pas ma carte CGT, promis !)

Bien entendu on rencontrera quelques déboires au début…on ne gagne pas l’aisance d’un Barack Obama en 2 discours ! L’essentiel sera alors d’analyser nos erreurs et nos progrès. Mais surtout de ne pas renoncer et d’avancer pour atteindre notre but : parler en public comme si nous parlions à nos proches, libérés et de façon claire. Faire des erreurs c’est apprendre et gagner en expérience. On affinera sa technique au fil de nos interventions. Et comme le dit très bien Lincoln : « Il ne faut pas abandonner ni après une défaite, ni même après cent défaites. »

Conclusion : Evidemment les recettes magiques…ne passent que par nous et par la pratique de la prise de parole au quotidien ! Alors oui, il va falloir se retrousser les manches et gagner en aisance et en efficacité pour passionner les foules et transmettre un message de manière optimale. Mais si c’est simplement de courage et de motivation dont vous avez besoin, alors je terminerai par cette citation de William James, psychologue et philosophe américain :

« Qu’aucun jeune n’ait crainte pour son avenir, quelle que soit la voie choisie. S’il travaille consciencieusement pendant chaque heure de la journée, il n’a pas à se soucier du résultat. Il peut être sûr de figurer un jour parmi les individus les plus compétents de sa génération, dans le domaine de son choix. »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *