La semaine de 4 heures, de Timothy Ferriss
La semaine de 4 heures
Thème : Productivité et Efficience
Titre : La semaine de 4 heures – Titre original : The 4-Hour work week
Auteur :Timothy Ferriss – 35 ans – est un américain, entrepreneur tout d’abord puis aujourd’hui auteur et instigateur d’un nouveau style de vie : celle des Nouveaux Riches.
Partant d’un parcours qui n’a rien d’extraordinaire – il est titulaire d’un diplôme de l’Université de Princeton –, il commence sa carrière professionnelle dans le domaine des ventes, pour l’entreprise TrueSAN Networks (stockage de données). Le manque cruel de productivité et les contraintes multiples et parfois absurdes du travail en tant qu’employé lui saturent rapidement l’esprit et son licenciement est presque une bénédiction. Il lui permettra d’ouvrir véritablement les portes de l’entrepreneuriat en créant son entreprise de vente de compléments alimentaires pour la mémoire : BrainQUICKEN.
Une nouvelle ère commence alors pour lui, avec une 1ère phase de travail acharné qui mène à des résultats plutôt positifs. Cependant le vide extra-professionnel perturbe de plus en plus Tim Ferriss et son virement de bord est relativement rapide : il va réussir à limiter fortement son temps de travail pour des résultats encore meilleurs.
La semaine de 4 heures intervient donc dans ce contexte, en avançant des nouveaux principes de management de notre style de vie et en bousculant de nombreux principes établis depuis des décennies – le principe de retraite, le labeur quotidien,…
Aujourd’hui Tim Ferriss a vendu son entreprise et se consacre entièrement à une vie de conseiller, d’auteur (The 4-Hour Body) et de Nouveau Riche. Il tient à jour un blog sur la semaine de 4 heures.
Date de parution : 1ère édition datant de 2007, mise à jour et complémentée en 2011
Nombre de pages : 377 pages
Temps de lecture : 12h – version anglaise ! (donc un peu moins rapide…)
L’idée en moins de 60 mots : Pourquoi travailler quotidiennement de 9h à 17h, pendant 40 ans et profiter de son argent et du temps libre uniquement à plus de 60 ans ? Libérons-nous des principes comme « effort puis réconfort ». Conservons uniquement les aspects enrichissants du travail, automatisons le reste et profitons de « mini-retraites » pour une vie épanouie, où tout est possible.
3 meilleures citations :
« Qu’est-ce qui justifie de travailler durant ses années les plus fastes en espérant un bonheur lointain à la fin de sa vie ? »
« Il y a un principe qui gouverne tous les autres : la personne qui a plus de choix a plus de pouvoirs. »
« Si vous croyez que l’impossible peut devenir possible, cela se produira. »
Notes :
Facilité de lecture : 9/10 (version anglaise, mais beaucoup d’exemples attrayants et format d’écriture dynamique : expériences, conseils théoriques, pratiques, exercices qui impliquent le lecteur, exemples de blogueurs qui ont suivi cette méthode,…)
Dans la tendance actuelle : 9/10 – étant donné la récence du livre et la vision très adaptée aux moyens modernes et quelques peu innovante
Pertinence / Originalité des idées développées : 9/10 – les excellentes ventes du livre le prouvent : ce livre rejoint les attentes de nombreuses personnes prêtes à ouvrir les voiles et à décoller vers de nouveaux horizons !
Applicabilité des conseils : 7/10 – beaucoup de conseils simples et applicables grâce aux méthodes proposées, étape par étape. Cependant certains aspects sont plus difficiles d’accès voire même immoraux : que fait-on des travaux manuels ? choix de la sous-traitance ? export du travail en Inde ?
Note globale : 8,5/10
3 actions retenues :
- Ne surtout pas tout miser sur l’accumulation d’argent qui somnole dans un coffre fort et utilisable quand – enfin ! – sera venu le moment de la retraite. Surtout qu’en 2048, la retraite ça sera peut-être plus une leçon des bouquins d’Histoire de collège qu’autre chose ! Être un Nouveau Riche ce n’est pas avant tout une question d’argent, mais plutôt une existence faite d’expériences nouvelles, de découvertes, de rencontres, de rêves,…
- Franchir le pas du monde rêvé : « Impossible is nothing ». Adidas ce n’est peut-être pas la meilleure source de réflexion, mais l’idée est là. La vie de rêve n’est pas si loin…alors accrochons-nous !
- Savoir accepter de ne pas tout maîtriser et de faire des petites erreurs pour permettre à nos objectifs principaux d’avancer et pour réussir les challenges que l’on se fixe.
Synthèse :
Dans La semaine de 4 heures Timothy Ferriss nous emmène clairement dans son univers, dès la 1ère page. Et c’est un monde de renouvellement perpétuel, d’expériences hyper variées, comme battre un record de vrilles au tango, remporter un championnat de boxe en jouant avec les termes du règlement, parcourir le monde en prenant son temps,… C’est une vie assez lointaine du « métro, boulot, dodo » que beaucoup connaissent avant tout.
Le style de vie à la Timothy Ferriss
Les principes de ce nouveau style de vie sont les suivants :
– Ne pas accepter le format de travail imposé à grande échelle par les entreprises, à la source de beaucoup de perte d’efficacité.
– Réaliser ses propres choix de vie, sans plus attendre, et ne pas subir ceux imposés par le monde extérieur.
– Comme le dit aussi Léo Babauta, il faut aller à l’essentiel, en se limitant aux activités et aux personnes qui sont importantes pour nous et apportent réellement une contribution aux objectifs de vie que l’on s’est fixé.
– Bien que le mot « riche » soit en couverture du livre, le principe n’est pas d’accumuler de l’argent ou encore de prendre l’argent où il est, sans rien faire. Il est plutôt d’encourager la productivité par la récompense et le « rafraichissement » de l’esprit.
– On peut gagner du temps facilement, en évitant d’en gaspiller bêtement, dans notre noyade quotidienne dans les news et les médias, dans notre addiction aux e-mails. Et également en automatisant plus les tâches redondantes et qui demandent peu de valeur ajoutée : grâce à une meilleure organisation, grâce à l’informatique et aux nombreux outils à notre portée et/ou grâce à un travail sous-traité, moins cher par exemple en Inde. Sur ce dernier point j’ai du mal à partager le point de vue de l’auteur, dans le sens où nous avons déjà fait l’erreur avec la Chine (sous-traitance) et l’on voit aujourd’hui les conséquences. De plus cela signifie que quelqu’un finira toujours par faire le travail. J’écrirai d’ailleurs un article à ce sujet prochainement.
– Le temps gagné (ou récupéré comme on veut) peut et même doit être investi intelligemment. Une possibilité intéressante est ce que Tim Ferriss appelle les « mini-retraites ». C’est l’antithèse du « binge » tourisme, que beaucoup – moi aussi ! – font en visitant en express un pays en 2-3 semaines. Là c’est plutôt intégrer le rythme du lieu visité qui compte. On va chercher à comprendre le quotidien des autochtones. Ou on va viser un but bien précis sans s‘éloigner beaucoup de chez soi : exemple -> une période sans aucun média,… Généralement une telle expérience dure 1 à 6 mois. Et l’auteur conseille d’en faire plusieurs par an, en alternant 2/3 du temps au travail et 1/3 en « mini-retraites ».
Bien entendu Tim Ferriss ne nous donne pas tous ces éléments en vrac et de manière théorique sans prolongement concret. Les mises en applications sont variées et certaines sont particulièrement intéressantes puisqu’elles impliquent directement le lecteur, comme on pourrait rencontrer un quizz, pour déterminer notre positionnement par rapport aux idées développées.
Détermination du prix de vos rêves
J’ai bien aimé la détermination du coût de la vie de rêves et la distance qui nous en sépare. D’abord c’est un exercice qui permet clairement de s’évader et de prendre un maximum de plaisir en s’imaginant dans cette vie. Et c’est bien souvent très surprenant car on peut s’apercevoir que le fossé n’est pas si grand que ça !
Voilà ce que ça donne pour moi :
Le principe consiste à déterminer ses rêves les plus forts et de sélectionner les 4 plus importants. Les miens se trouvent dans la 1ère colonne du tableau qui suit. On va ensuite budgétiser ces objets, activités,… de manière à les rendre biens réels. Si l’on veut voir des fonds sous-marin splendides, il va falloir apprendre à plonger d’abord, etc… On gardera le coût final des « indispensables » pour atteindre nos rêves (dans le cas de la plongée, la formation correspondante). Tim Ferriss recommande ensuite de prendre une échelle d’une année pour calculer le coût mensuel et quotidien de la vie de ses rêves. Pour ma part j’ai préféré partir sur une durée de 3 ans, étant donné que certains de mes rêves prennent plusieurs mois voire plusieurs années pour se réaliser. Voilà ce que ça donne pour moi :
Les rêves… |
Prérequis |
Dépenses nécessaires |
Coût |
Somme des dépenses |
Budget mensuel sur 3 ans |
Partir faire le tour du monde en voilier |
Savoir naviguer sur la mer et posséder un voilier |
Formation Voilier Matériel annexe Entretien |
3 formations aux Glénans : Sillage, Horizon intensif et Déferlante = 1 500 € + livres adéquats Voilier pour naviguer au large = 75 000 € (moyenne) |
75 500 € |
2 097 € |
Acheter une villasur la Côte d’Azur,à 2 pas de la mer,avec un grand jardinet une piscine |
Une villa |
1 900 000 € (moyenne sur 3 villas à la vente) |
1 900 000 € |
52 778 € |
|
Jouer un tournoi majeur en sport : exemple : Roland Garros en tennis ou le Masters en golf |
Performances sportives |
Coaching technique Coaching mental Coaching physique Matériel |
Budget d’un joueur professionnel en coaching = 15 000 € Matériel = 3000 € |
18 000 € |
500 € |
Une cérémonie de mariage paradisiaque aux Maldives |
Se marier en France et cérémonie de confirmation aux Maldives |
Cérémonie Hébergement Transport |
Coût moyen d’un mariage en France = 12 000 € Supplément Maldives = 5000 € Vol A/R pour 60 personnes = 48 000 € |
65 000 € |
1 806 € |
2 058 500 € |
57 181 € |
Un peu de rêve ? Voila les liens qui m’ont permis d’établir ce petit tableau :
Pour le voilier :
http://www.annoncesbateau.com/voilier/
Et pour la villa…:
La conclusion est que le chemin est encore long jusqu’au bout de mes rêves ! Si l’on passe en budget quotidien (sur 3 ans) cela donne : 1 906 € / jour… !
Cependant vous noterez que la majorité du coût est du à l’achat de la villa. Si je garde 3 rêves sur 4 cela devient beaucoup plus raisonnable : budget mensuel = 4 403 € et budget quotidien = 147 €. Ce n’est pas à la portée de tous – moi y compris ! – mais avec un peu plus de travail et surtout des choix intelligents et ambitieux, c’est possible.
Alors à vous de rêver ! N’hésitez pas à poster vos vies de rêves en commentaires.
La méthode D.E.A.L.
L’idée centrale du livre repose sur ces 4 lettres. On y met derrière les mots suivants :
- D pour Définition des objectifs de vie et des rêves que l’on veut atteindre. On fait donc en 1er lieu le tri entre ce qui est essentiel à nos yeux et ce qui ne l’est pas. On réalise une analyse poussée en se posant les bonnes questions. Le budget de ses rêves en est une étape. Une autre étape très pertinente consiste à mesurer le franchissement du 1er pas vers la vie de ses rêves : Quels sont les risques encourus ? Quelle est le pire qui puisse arriver ? Dans ce cas le plus défavorable, le chemin pour retrouver la situation de départ est-il si long que ça (généralement non) ? Quels seraient les plus dans notre vie si l’on choisit le changement ? Pourquoi attendre pour y aller ?
- E pour Elimination des tâches inutiles de notre quotidien, en rassemblant les petites actions répétées dans la journée sur des intervalles prévus pour, limités en nombre. Ou encore en appliquant la loi de Parkinson qui préconise de réduire le temps de travail alloué à un objectif pour ne garder que les tâches essentielles et travailler dans l’urgence de manière à optimiser le rendement et à viser l’efficience maximale.
- A pour Automatisation, notamment en insistant sur le management délégatif plutôt que sur le management directif (voir les 4 types de management) ainsi qu’en profitant des nombreux coups de mains offerts par les développeurs informatiques, comme par exemple les applications Android Evernote (mémos, rappels, organisation) ou DragonMobile (gestion vocales des tâches).
- L pour Libération, ou comment prendre ses distances avec son bientôt ex-quotidien de travail acharné. Tim Ferriss envisage une méthode par étapes qui fait abandonner peu à peu son bureau pour privilégier un travail autonome à distance, bien souvent plus efficace et donc moins long ! Les moyens actuels de communication (Skype, WebEx, GoToMyPC, mails et téléphone bien sûr) pallient en grande partie à l’absence physique au bureau. Reste à trouver les arguments pour faire le grand saut ! Mais rassurons-nous, l’auteur nous en propose des assez pertinents.
L’ordre des lettres change si l’on travaille en entreprise : D.E.A.L. devient D.E.L.A. car il est préférable de quitter son bureau (Libération) avant de se consacrer à ses projets à automatiser (Automatisation).
Conclusion : j’avais déjà beaucoup entendu parler de La semaine de 4 heures et mes attentes ont rapidement été comblées. Dès le début le style d’écriture et la pensée de Tim Ferriss apparaissaient évidents pour moi. Les idées de bouleverser les principes ancrés depuis trop longtemps, de façonner sa vie de manière originale et comme on le souhaite, de progresser sans cesse, de faire chaque jour des découvertes et de construire sa réussite étape par étape : je me retrouve complètement ici.
Car pour Tim Ferriss, l’entreprise ce n’est plus la vision paternaliste et familiale. Le boulot c’est juste un moyen de se libérer financièrement. C’est plutôt dans les tendances actuelles. Seul petit bémol : son principe de libération ne fonctionne pas pour tout monde ! Les métiers de la santé, les techniciens d’intervention, les forces de police,…ne sont clairement pas le public visé par ce livre. De même la proposition de sous-traiter nos tâches redondantes en Inde me paraît aller trop loin. C’est certainement le côté entrepreneur très poussé des américains qui me perturbe ici.
Enfin, dans l’ensemble, le livre de Tim Ferriss est comme une piqûre d’EPO qui nous pousse à franchir le fossé du changement.
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