Le bonheur, ou tout l’art d’y parvenir…
Thème : Pensée humaine – Développement personnel
Titre : The Art of Happiness
Auteur : Apparemment nous avons affaire ici à un ponte de la psychologie : Howard C Cutler, psychiatre et neurologue, qui a coécrit ce bestseller avec le Dalaï Lama en personne. C’est effectivement plus simple de taper à la tête du bouddhisme et donc de cette idéologie qui vise l’état de bonheur permanent. On se dit qu’on a sûrement pleins de bonnes pratiques à apprendre…eh bien oui c’est le cas, ce livre mérite au moins une relecture pour réviser un peu nos bases sur le bonheur !
Par contre notre auteur s’est limité à 3 livres avec le Dalaï Lama….et c’est tout apparemment pour sa carrière d’écrivain. En même temps quand on a écrit un succès pareil, peut-être qu’on veut s’arrêter sur une note positive.
Date de parution : 1998
Nombre de pages : 265 pages
Temps de lecture : Ne sait plus vraiment 🙂
L’idée en moins de 100 mots : Le bonheur ne tombe pas par hasard comme les cadeaux du père-noël via la cheminée…notre attitude en est la porte d’entrée : elle doit être positive et tournée vers les autres, en favorisant compassion et générosité. En chaque instant il faut rechercher le positif dans toute situation, s’ouvrir aux changements présents sur notre route et ne pas nous considérer comme le centre de l’univers.
3 meilleures citations :
« Je pense que l’utilisation adéquate et raisonnable du temps est : si vous le pouvez, aidez les autres personnes, les autres être vivants. Si ce n’est pas possible, évitez au moins de leur causer du tort. »
« Votre douleur est votre propre création. »
« Le plus vous serez honnête, le plus vous aurez confiance en vous. »
Notes :
Facilité de lecture : 6/10 – version anglaise, la lecture requiert de la concentration. Mais c’est bien entendu car les concepts abordés sont très intéressants et complexes. D’ailleurs d’autres relectures du livre ne sont pas à proscrire, pour bien ancrer les idées fortes dans notre intellect !
Dans la tendance actuelle : 8/10 – un thème intemporel, des sentiments et thèmes abordés qui nous concernerons toujours
Pertinence / Originalité des idées développées : 9/10 – un approche très spécifique au mouvement de pensée proposé. Pleins de bonnes idées à pratiquer.
Applicabilité des conseils : 7/10 – peut-être un peu compliqué à mettre en œuvre rapidement, certainement car ce sont des façons de penser qu’il faut ancrer en soi. Une pratique régulière aidera fortement ! Il faut être un minimum convaincu par ces idées et les appliquer devient bien plus aisé ensuite.
Note globale : 7,5/10
3 actions retenues :
- Limiter au maximum ses pensées négatives (peur, stress, impatience, énervement,…) est possible et souhaitable pour gagner en bonheur au quotidien. Notamment du fait que ce sont des pensées purement créées par l’esprit humain, qui peuvent être nuancées voire éliminées grâce à un esprit « flexible », à une attitude de compassion et d’honnêteté envers soi-même et envers les autres, grâce à des sentiments positifs en tant qu’antidote.
- Trouver confiance en soi à l’oral à travers une vision positive des choses : nous sommes la personne la mieux placée pour parler de ce sujet, nous venons avec la simple intention d’apporter un bénéfice aux autres, nous adoptons une attitude de compassion envers eux (nous sommes tournés vers les autres plutôt que vers nous même).
- On trouvera le bonheur en ayant une vision positive des choses et de nous-mêmes : nous sommes loin d’être sans valeur et sans intérêt, le potentiel en nous est énorme, seul notre état d’esprit peut nous éloigner du bonheur et non pas du fait d’éléments extérieurs.
Synthèse :
Le bonheur est à la portée de tous…
C’est cool tout ça, mais déjà c’est quoi le bonheur ? Qu’est-ce qui permet de dire : « je nage dans le bonheur » ? A part les conneries que je publie sur mon profil facebook pour faire semblant d’y être… Est-ce que dire « je suis heureux » suffit à valider que je suis dans la sphère du bonheur ?
Eh bien il y a un peu de vrai dans cette dernière phrase : le bonheur vient tout d’abord de notre intérieur. C’est en faisant la paix avec nous même que nous franchirons le 1er palier vers cette sphère tant désirée… En effet c’est à travers un calme intérieur que nous atteindrons la liberté de choisir nos modes de pensées et notre état d’esprit. Nous pourrons ainsi faire le choix de ne pas écouter nos pulsions, nos pensées négatives et néfastes. Nous pourrons faire le choix de garder la tête plongée dans un bain de positif, de sérénité, de plénitude. Les méthodes de méditation proposées par le bouddhisme sont des chemins pour y arriver. Grâce à la méditation nous pouvons orienter nos pensées dans la direction souhaitée.
Le bonheur durable
Un autre argument pour vous convaincre de vous lancer dans la méditation et ses bienfaits, même si, j’en conviens, le 1er pas n’est pas chose facile : le bonheur obtenu à travers un état d’esprit en paix est bien plus solide et durable que le bonheur reposant sur des plaisirs physiques. En effet ce derniers sont beaucoup plus instables et irréguliers : ils peuvent être très intenses à un moment donné et très pauvres le lendemain. Leur faire confiance revient à miser au PMU sur un cheval qui n’a qu’une chance sur 2 de l’emporter : nous sommes tributaires de nos pulsions et de nos émotions. Alors que comme précisé dans A guide to the good life, il faut dépenser notre énergie dans des choses sur lesquelles nous avons un réel impact et une maîtrise potentielle.
Maintenant que nous savons où aller trouver le bonheur (en nous essentiellement), il est grand temps d’essayer de chasser les freins potentiels à notre bonheur : nos réactions parasites qui conduisent à se sentir mal.
Un exemple : on commence la journée en cassant un verre. On se dit que ça commence mal…ensuite bien souvent nous allons vivre notre journée avec 2 filtres : un qui cache les événements positifs (ce délicieux petit déjeuner qui nous attend, le soleil qui pointe son nez, l’énorme potentiel que cache une journée de vie pour apprendre et partager,…) et un autre qui au contraire va exagérer les événements négatifs (le bruit du micro ondes qui nous fatigue à la longue, l’ascenseur qui se fait attendre aujourd’hui, ce feu qui passe au rouge alors que nous sommes déjà en retard,…). En prenant un peu de recul, on se rend compte qu’un petit élément déclencheur peut suffire à gâcher une journée, notre cerveau faisant le reste du travail. Souvenez-vous également quand votre coiffeur avait raté votre coupe de cheveux et que tout le monde vous regardait comme si vous étiez un monstre…ou plutôt « et que vous aviez l’impression que tout le monde vous dévisageait ». Là encore c’est notre perception qui traduit et interprète une pensée qui vient de nous.
Il est donc essentiel de surveiller son cerveau…et de le remettre dans le droit chemin quand il s’écarte un peu trop dans le négatif ! Et pourquoi pas le faire baigner dans une atmosphère de positif en gardant le sourire, en pensant régulièrement à des choses positives de nos vies, en imaginant que nos rêves vont se réaliser (cela est d’ailleurs sûrement possible…n’hésitez pas à faire un tour sur l’article de La semaine de 4 heures qui parle de rendre ses rêves accessibles).
Niveau 2 : la compassion
Les feux qui passent au rouge, les petits imprévus de la vie, tout cela ne vous fait plus peur. Passons donc au stade suivant, sur le chemin du bonheur : la compassion.
Pour bien saisir le sens de la compassion, voici une rapide définition : la compassion est une attitude mentale basée sur le souhait de voir les autres libérés de leurs souffrances et cela est associé avec un sens de l’engagement, de la responsabilité, de respect des autres.
Pour une définition détaillée, n’hésitez pas à aller faire un tour dans le bouquin de Matthieu Ricard, un poil long mais tellement intéressant !
Pour ce niveau 2 sur la route du bonheur, je garderai en mémoire une citation du livre, comme synthèse de l’idée à travailler : « Voir les autres comme compatissants à la base au lieu de personnes hostiles et égocentriques nous aide à nous apaiser, à croire et vivre en simplicité. Cela nous rend plus heureux. »
On rejoint par cette idée de compassion la toute 1ère idée : en ayant une attitude positive envers les autres, on part déjà sur la bonne marche pour atteindre un état de bonheur. Et en plus de cela, les autres auront beaucoup plus de facilité à nous pousser vers cette voie de l’ « heureusité », expression que j’ai pu découvrir dans les perles du bac 2017 !
Interconnexion et interdépendence
C’est donc la suite logique de la paix intérieure, que nous avons réussi à trouver, pour faire de la place au bonheur, qui ne demande qu’à entrer en nous : nos relations avec les autres. Et si possible qu’elles soient bonnes et riches de partage !
Voici ce qu’en dit le Dalaï Lama : « Je pense que l’utilisation adéquate et raisonnable du temps est : si vous le pouvez, aidez les autres personnes, les autres être vivants. Si ce n’est pas possible, évitez au moins de leur causer du tort. »
On pourrait avoir l’impression de dépenser de l’énergie et du temps inutilement pour les autres, alors que le bonheur c’est « pour moi », non ? En réalité, et je vais tenter là une comparaison risquée, c’est un peu comme à la banque quand on vient déposer de l’argent : si l’on veut en cueillir les fruits et le bénéfice, il faut laisser une belle somme fructifier et donc arriver les mains chargées avant de repartir plus riche… Retenons donc que notre attitude est la clé encore une fois pour atteindre le bonheur : approcher les autres avec un regard bienveillant, de compassion. Avec 2 valeurs majeures à travailler et à garder en tête constamment : la bienveillance et la compassion.
Pour la suite, parlons un peu d’amour. Je l’avoue j’ai été assez étonné de trouver cette partie dans le livre, et c’est une très bonne surprise : le Dalaï Lama nous parle de la lassitude dans le couple. Ou encore de la différence entre l’amour passionnel et pulsionnel, et l’amour « raisonné ». Rien à voir avec la négociation raisonnée je vous rassure. Je m’explique un peu mieux : l’amour raisonné c’est celui qui doit prendre place après l’amour passionnel qui arrive généralement au début de la relation. Car une fois passée la phase d’amour aveugle et sans limite, vient bien souvent une phase de lassitude et de manque d’excitation. C’est très proche de ce que l’on voit dans le livre sur le stoïcisme au sujet de désirer ce que l’on possède. Il s’agit d’une habitude à cette chance que nous offre le couple, une habitude aux forces et aux points forts de notre partenaire. On ne voit plus que les aspects négatifs… L’amour raisonné c’est donc reprendre les choses en main et surtout le contrôle de notre cerveau : c’est à nous de lui faire comprendre que notre intérêt et notre chemin vers le bonheur réside certainement dans la prise de conscience de notre chance d’avoir trouvé sur notre route une personne qui est là pour nous, qui nous plait vraiment et qui vaut la peine de continuer à investir de l’énergie et du partage.
La souffrance mène au bonheur…
La suite sur notre route du bonheur est l’affrontement la souffrance. Le titre de cette partie dans ma synthèse est un peu provocateur…car la souffrance n’est pas un chemin obligatoire pour atteindre le bonheur. Cependant l’affronter nous permettra de retrouver le bonheur plutôt que de stagner dans un cercle vicieux de négatif.
Enfermer notre douleur et refuser la souffrance n’est souvent pas la bonne méthode. Les choses ressortent un jour. Alors, bien que cela soit théorique et qu’il faille ajuster le tir au cas par cas, affrontons la souffrance lorsque c’est la seule issue, soyons forts face à cet obstacle.
Enfin avant tout, la souffrance doit rester exceptionnelle : ce n’est clairement pas un passage obligé, encore une fois, et bien souvent la souffrance est issue de créations purement personnelles. Comme on le voit dans ce livre, nous souffrons le plus souvent car nous nous considérons au centre de l’univers : notre physique ne nous plait pas, notre job n’est pas ce que nous souhaitions, les vacances s’annoncent décevantes,… qu’est-ce que cela va changer dans le monde ? la société va-t-elle pour autant régresser ? Non. Alors tentons avant tout d’aller de l’avant et de ne pas nous poser trop ce genre de questions qui ne mènent bien souvent pas à grande conclusion. Il est parfois utile de se poser uniquement cette question : « qu’est-ce que je pourrais faire pour me rendre utile aux autres ? »
On n’a que ce que l’on sème…
Bon évidemment si l’on n’arrose pas ses plantations ou si les flics passent par là, la récolte n’est pas toujours ce que l’on attend. Cependant dans la vie de tous les jours, cela se vérifie bien souvent : quand on se repose « sur ses lauriers » trop longtemps, il y a un jour où l’investissement manquant vient à…manquer. Inversement, le travail acharné d’un sportif finit souvent par payer : même s’il se rate durant les 1ères compétitions, peut-être du fait des enjeux, le résultat arrive un jour. C’est d’ailleurs un principe évoqué par Daniel Kahneman dans son livre Thinking fast and slow : la régression vers la moyenne -> un jour ou l’autre, les chanceux ou les malchanceux finissent par obtenir la même chose, leur courbe de réussite se croisent.
Je m’éloigne un peu du sujet : si l’on veut ne pas quitter le chemin du bonheur, il est essentiel de faire baigner son cerveau et ses pensées dans un état d’esprit positif. Cela faisait partie de mes bonnes résolutions de 2016 : sourire est un bon exemple, cela apporte forcément du positif dans nos pensées, de manière instinctive. On se rapproche aussi de certains principes de la PNL avec des visualisations très positives auxquelles on doit pouvoir se raccrocher à tout moment. Un peu à l’image d’une bouée pour un plongeur : en cas de situation critique, le positif doit rapidement être réétabli dans notre esprit, histoire de rester dans cette sphère de bonheur.
Toujours dans cette logique de préparer le terrain aux embûches limitant notre bonheur, garder un esprit flexible est une clé essentielle pour faire face aux situations précaires que l’on peut rencontrer : il faut trouver un antidote aux attaques quotidiennes ! Prendre du recul sur la situation est une arme. On tentera de ne pas laisser nos pulsions réagir à une situation qui nous énerve, nous fait sortir de nos gonds : est-ce réellement si grave ? y a-t-il « mort d’homme » en référence au film La Haine ? On pourra également tenter de retourner la situation à notre avantage, en positivant : une personne nous exaspère ? Elle est un tremplin pour faire progresser notre patience. Une situation nous semble injuste ? C’est un vecteur de motivation pour trouver en nous de nouvelles ressources et découvrir de nouvelles possibilités d’amélioration du quotidien de tous.
Un changement réussi et source de bonheur
Un des obstacles à notre bonheur fréquemment rencontré par tous, sauf peut-être par les coréens du nord, est les multiples changements auxquels il faut se plier et s’adapter durant notre vie. « C’était mieux avant » : bien évidemment ce n’est pas la solution pour avancer, résister trop au changement nous demandera beaucoup d’énergie et de rigidité de l’esprit. Alors que le changement est très souvent source de progrès et de remise en cause. C’est l’occasion de faire le point, de garder ce qui fonctionne et de rectifier ce qui ne marche pas. Et puis personne n’a l’envie de souffrir au fond. Alors la prochaine fois qu’un changement traverse notre vie, transformons-le en tremplin de progrès pour nous, avec un esprit flexible et positif. Un peu trop propagande comme théorie ? Essayons et on reverra nos notes plus tard…
Le bonheur en 4 étapes
Pour un changement réussi et heureux mais également pour tout projet que l’on veut réussi et source de bonheur, le Dalaï Lama propose de respecter les 4 étapes qui suivent : « Learning -> Conviction -> Determination -> Action ». Autrement dit une phase d’apprentissage et de compréhension des nouveautés, une phase de développement de la conviction : pour un changement réussi, il faut être convaincu du positif. Puis suit une phase de détermination, celle d’avancer et de faire bouger les choses. Enfin vient l’action, seulement après toutes ces étapes, car elle doit être solidement ancrée sur les bases que sont les 3 premières étapes.
La confiance en soi par l’honnêteté
Une autre source de réduction du bonheur peut être le stress que l’on ressent au quotidien ou ponctuellement lors d’un moment très important pour nous ou lors d’un événement complètement nouveau. Une des manières de retourner ce sentiment de stress en vecteur positif dans nos vies est de se dire qu’à chaque instant dans ce moment exigeant et stressant, nous faisons quelque chose pour les autres, en toute honnêteté, avec une volonté d’amener du positif et du progrès pour les autres (avec une motivation sincère). Prendre du recul sur notre potentiel immense en tant qu’être humain peut aider également à dépasser les barrières du stress : finalement notre situation est rien comparée à…une situation bien plus stressante. Et c’est la logique même d’une vie réussie de se dépasser en permanence pour atteindre nos rêves les plus fous !
Le mot de la fin : J’en ai déjà beaucoup (trop ?) dit jusqu’à ce mot de la fin. Si je ne retenais qu’une seule idée pour parvenir au bonheur, je dirais qu’il ne tient qu’à nous de tirer en permanence le positif de chaque instant, de chaque situation et d’obscurcir le négatif, à la manière d’un tableau de clair obscur. A nous de rendre notre cerveau flexible pour y arriver ! Alors…bon courage et bon kiff de bonheur !